Avec notre envoyé spécial à Ajaccio, Franck Alexandre
Jacques Nacer, âgé d'une soixantaine d'années, a été abattu dans son magasin de vêtements, rue Fesch, la grande artère commerçante d’Ajaccio. Il était environ 18h55 lorsque des coups de feu ont été tirés dans cette boutique d’une rue piétonne très fréquentée en fin de journée.
Pour l’instant on ne sait pas combien de coups de feu mais il semblerait qu’il n'y ait eu qu’un seul tireur. Ce dernier est parvenu à s’enfuir, à pied.
Seule certitude, le président de la Chambre de commerce et d’industrie est décédé peu après l’arrivée des secours. Il a été emporté par une ambulance. Un important dispositif policier a été déployé, avant que le préfet de Corse Patrick Strzoda et le procureur d’Ajaccio Xavier Bonhomme n'arrivent sur place.
Vive émotion
L’émotion est énorme ce mercredi soir à Ajaccio. Jacques Nacer était une personnalité estimée en Corse, un notable. C’est la 17e personne assassinée en Corse depuis le début de l’année. Un drame qui intervient moins d’un mois après la mort par balles de l’avocat Antoine Sollacaro, tué le 16 octobre dans une station-service.
Selon l'un des voisins de Jacques Nacer, ce dernier, juste après le meurtre de l'avocat, lui aurait confié, les larmes aux yeux et très bouleversé, son ras-le-bol de la violence et de ces meurtres qui se multiplient. Ce soir, on peut parler d’escalade de la violence sur l’île de Beauté, région la plus criminogène d’Europe.
Ce drame intervient, de plus, alors que le gouvernement s'est engagé à lutter contre le crime organisé sur l'île. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et la garde des Sceaux Christiane Taubira se sont rendus à Ajaccio, devançant la date initiale de leur visite, prévue le 29 novembre. Ils ont déjà annoncé dix nouvelles mesures destinées à renforcer la lutte contre la criminalité et le grand banditisme, les deux maux de la Corse.