Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Transports publics à l'arrêt, médias au point mort, menaces de coupures d'électricité : les syndicats grecs sont à nouveau sur le qui-vive aujourd'hui et demain, tandis que de nombreux manifestants sont attendus dans les rues d'Athènes et des grandes villes du pays, comme Thessalonique.
C'est déjà la troisième grève générale en un mois et demi, mais cette fois elle va durer 48 heures et l'enjeu est de taille : demain soir le Parlement doit voter une nouvelle cure d'austérité, dont le volume a encore augmenté au cours des dernières négociations avec la troïka. Le gouvernement ne doit plus trouver 13,5 milliards mais 18,5 milliards d'euros d'économies d'ici à 2016.
Sont prévues de nouvelles coupes dans les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraités, la suppression du seuil d'imposition pour les professions libérales, une baisse des allocations-chômage. Sans compter des mesures de dérégulation du marché du travail. Sur ce dernier point cela dit, des désaccords subsistent. L'un des trois partenaires de la coalition, le petit parti, Gauche démocratique, y est opposé et les voix de ses seize députés risquent de manquer à l'appel.
Malgré les protestations qui montent également chez les socialistes du Pasok, le gouvernement peut encore compter toutefois sur une courte majorité. Mais au prix de nouveaux déséquilibres qui mettent sérieusement en cause la légitimité de cette politique.