Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Quand l'un annonce un accord, l'autre rétorque qu'on en est loin : le gouvernement grec avance cahin-caha dans ses négociations avec Bruxelles et le FMI d'un côté, et dans ses discussions en interne de l'autre. Car le gouvernement actuel est composé de trois partis politiques qui, historiquement, n'ont rien pour s'entendre.
Et le petit parti de gauche Dimar n'a pas l'intention de se sacrifier pour le gouvernement Samaras, quand bien même la nouvelle cure d'austérité en question est annoncée comme nécessaire au versement de la prochaine tranche des prêts internationaux promis à la Grèce, et tant attendu depuis quatre mois. Un communiqué du parti l'a répété aujourd'hui : « Le Dimar campe sur ses positions », c'est-à-dire son opposition aux mesures de libéralisation du marché du travail.
Evangelos Venizelos, le chef des socialistes, a pour sa part dénoncé une annonce prématurée, estimant qu'il y avait encore une marge pour améliorer les mesures.
Chacun, donc, joue sa survie politique face à une population excédée, qui a vu les salaires des classes moyennes s'effondrer, le taux de chômage exploser – pour atteindre aujourd'hui 25% – tandis que, dans le même temps, la fiscalité imposée aux ménages grecs s'est considérablement alourdie.
Cela dit, sans les voix du petit parti Dimar, la cure d'austérité a encore des chances de passer, les deux autres partis détenant une courte majorité à l'Assemblée.