Le rapport Gallois préconise un «choc de confiance»

Le commissaire général à l'investissement Louis Gallois a remis ce lundi son très attendu rapport sur la compétitivité. L'ancien patron d'EADS et de la SNCF recommande un choc de confiance. Concrètement, le rapport indique la nécessité d'alléger de 30 milliards les cotisations sociales. L'opposition et le patronat ont d'ores et déjà salué les mesures avancées par le rapport.

Attendu courant septembre, repoussé à la mi-octobre, le rapport Gallois a finalement été remis ce lundi 5 novembre 2012 au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le rapport n'a pas été rendu public, mais Louis Gallois, qui a refusé dans un premier temps de dévoiler les mesures devant être précisées cet après-midi, a finalement confirmé le chiffre qui circulait dans la presse : celui d'un transfert de charges vers l'impôt de 30 milliards d'euros.

Ces 30 milliards d'euros devront être répartis entre cotisations sociales, à hauteur de 10 milliards, et charges patronales, à hauteur de 20 milliards d'euros.

Louis Gallois a repris le terme de « choc ». Mais pour parler de « choc de confiance », l'effort devra être fait dans la durée, et avec l'ensemble des acteurs économiques français. « Il faudra que les Français soutiennent cet effort collectif, qui peut être aussi un magnifique projet pour notre pays, celui de la reconquête industrielle. Nous avons besoin d'une véritable mobilisation et, je ne crains pas de le dire, d'un véritable patriotisme. Il faut que le club France travaille de manière solidaire », a affirmé le commissaire général à l'investissement.

Louis Gallois lance un appel au patronat et aux syndicats. Il faudra un pacte social pour soutenir ce pacte de compétitivité, a-t-il dit. Il a renvoyé pour le détail des mesures qui figurent dans son rapport à la conférence nationale de l'industrie organisée ce lundi après-midi toujours à Matignon. Les autres mesures préconisées par le commissaire général à l'investissement pour redresser la compétitivité française, notamment en terme d'innovation, de formation, de financement des entreprises, seront connues à ce moment-là.

Un rapport salué par l'UMP

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a rapidement réagi en disant approuver totalement les mesures préconisées par le rapport Gallois. « [Ces mesures] correspondent exactement à ce que nous souhaitons pour l'économie, (...) à ce que nous avons initié avec Nicolas Sarkozy tout au long des années qui viennent de s'écouler », a déclaré Jean-François Copé lors d'un point presse.

Sur un ton de défi, le secrétaire général de l'UMP a demandé à François Hollande d'avoir le « courage » d'appliquer ces mesures « dès maintenant » pour ne pas provoquer « un choc de défiance », évoquant un tournant dans le mandat du chef de l'Etat. Il l'a par ailleurs assuré de son soutien s'il reprenait les propositions du rapport.

De son côté, le président français a affirmé que des « décisions fortes » sur la compétitivité seraient prises par le gouvernement dès mardi. Mais un peu plus tôt dans la matinée, François Hollande avait déjà prévenu : « Derrière la compétitivité, il y a l'emploi, c'est-à-dire l'avenir. Il ne s'agit pas simplement de réfléchir à telle ou telle mesure, il s'agit d'une politique d'ensemble cohérente. »

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