Affaire Merah: le ministre reçoit un rapport pointant les «défaillances» de la DCRI

Le ministère de l'Intérieur a rendu public, ce mardi 23 octobre 2012, le « rapport de retour d'expérience sur la lutte antiterroriste », commandé par Manuel Valls après les dysfonctionnements mis au jour par l'affaire Merah. Ce rapport pointe du doigt « plusieurs défaillances ».

Il est d'abord question d'informations qui ne remontent pas à la Direction centrale des renseignements inférieures (DCRI). Pourtant, en 2010, une mère de famille lance l'alerte : elle se plaint et affirme que Mohamed Merah a montré à son fils des vidéos de décapitation. On sait aussi que deux ans auparavant, il s'était « ré-islamisé » en prison. Mais aucun signal n'est donné à ce moment-là. Il ne sera placé sous surveillance qu'en juin 2012.

Le rapport pointe aussi une faille dans la surveillance. Le départ de Mohamed Merah au Pakistan depuis Roissy, le 19 août 2011, passe inaperçu. La raison est toute simple : le jeune homme a choisi de faire une escale à Oman, ville qui ne fait pas partie des trente-et-une destinations sensibles surveillées de près par les services de renseignement. Donc, il passe très facilement entre les mailles du filet.

Mais c'est l'évaluation de la dangerosité de M. Merah par la DCRI qui est la plus critiquée dans le rapport. Le danger est largement sous-estimé, pointe-t-il. Par exemple, alors que le jeune homme était connu depuis 2006 comme gravitant autour de la mouvance salafiste toulousaine, sa fiche de surveillance est désactivée en 2010 de manière totalement injustifiée.

Autre défaillance : Mohamed Merah est repéré en Afghanistan. Il est donc de nouveau surveillé par les Renseignements intérieurs. Mais le 14 novembre 2010, la DCRI rate complètement l'audition et le laisse reprendre ses activités.

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