Pour expliquer l'échec de la DCRI devant le terroriste Merah, Bernard Squarcini avait jusqu'alors soutenu une thèse: celle du salafiste atypique, d'un jeune homme si discret qu’il n'était pas apparu sur les écrans radars des services de renseignement. Une thèse que l'ancien patron du renseignement intérieur a visiblement eu du mal à défendre face au juge Teissier.
En effet, les notes de la DCRI disent le contraire. Dès mars 2011, un policier décrit le comportement de Mohamed Merah comme «inquiétant» et contrairement à ce que soutient Bernard Squarcini, au printemps 2011, Merah a bien eu des liens avec les salafistes toulousains. Les policiers notent même qu'il se comporte comme quelqu'un qui se savait surveillé pour des faits pouvant le mettre en danger.
Les interrogations du juge d'instruction
Alors comment Mohamed Merah, si surveillé, a-t-il pu échapper à la vigilance des services s'interroge le juge d'instruction ?
La DCRI ne peut surveiller tout le monde avance pour sa défense Bernard Squarcini. Mais alors pourquoi, s'interroge encore le juge Teissier, la DCRI, qui avait noté le caractère inquiétant de Merah, a-t-elle subitement relâché son attention en novembre 2011 ? Erreur d'appréciation, manque de moyen ? Bernard Squarcini en difficulté ne répond pas. Il précise seulement qu'à sa connaissance Mohamed Merah n'a jamais été une source pour le renseignement français.