Affaire Merah: une guerre des polices à l'origine des fuites des conversations audio ?

L'affaire Merah révèle qu'il y a eu des failles dans les services de renseignement. Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a demandé une étude sur les dysfonctionnements, alors que resurgit le spectre d'une guerre des polices.

Durant le siège de son appartement, Mohamed Merah a volontiers expliqué comment il s'était joué des services de renseignement. Merah s'est rendu en Afghanistan en 2010, au Pakistan l'année suivante mais n'apparait pas sur les radars, ainsi que le reconnaissait Bernard Squarcini l'ancien patron de la DCRI.

Dans les conversations audio, diffusées par TF1, la façon dont Merah se moque de la crédulité d'Hassan, l'agent de la DCRI à Toulouse qui le suivait, est particulièrement frappante. Merah ironise : « Tu crois que je vais faire du tourisme au Pakistan et en Afghanistan ? Qui t'as vu faire du tourisme là bas ? La guerre est une ruse », s'amuse encore Merah ajoutant : « Avec moi t'as commis la plus grande erreur de ta carrière ! Vous vous êtes complètement loupés... ».

La direction centrale du renseignement intérieur sort fragilisée de cette affaire. Et en faisant fuiter les documents sonores, un service de police concurrent cherche peut-être à profiter de ce ratage.

D'ailleurs il semblerait que quelques jours après la mort de Mohamed Merah, lors d'un débriefing entre les cadres de la DCRI et ceux de la DGSE, une sévère explication ait eu lieu. Les espions reprochant à leurs homologues du renseignement intérieur leur manque d'évaluation sur la dangerosité du terroriste.

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