C'était l'une des premières décisions de Manuel Valls à son arrivée au ministère : le remplacement de Bernard Squarcini par Patrick Calvar à la tête de la DCRI. Un changement de hiérarchie qui ne lève donc pas les doutes sur les failles du renseignement français. L'enquête menée en interne sur l'affaire Merah est toujours critiquée pour son manque d'indépendance. Très critiquée aussi, l'absence de commission parlementaire sur le sujet.
Et avec les échanges diffusés dimanche sur TF1, les failles du renseignement sont plus que jamais au centre des interrogations. Dans cet enregistrement, un agent de la DCRI le reconnaît lui-même face à Merah : « Tu m'as bien roulé dans la farine ».
Pour Yves Bonnet, ancien patron du renseignement, Manuel Valls doit faire très rapidement la lumière sur cette affaire. « Je ne suis pas persuadé qu’une enquête interne soit suffisante, dit-il. Il faudrait que cette enquête soit tout de même élargie à d’autres compétences que celles de la DCRI. Je crois que la crédibilité de la DCRI y gagnerait. Il faut réellement tout mettre sur la table. Même si la vérité doit comporter des aspects extrêmement désagréables, tant pis. Il ne faut surtout pas que Manuel Valls donne l’impression de dissimuler quoi que ce soit. Il est obligé de tout dire ».
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme avoir déjà connaissance des éléments de l'enquête interne. Logiquement, Manuel Valls devrait s'exprimer rapidement sur le sujet.