Ce mercredi 21 mars, tôt le matin, l'agent de la DCRI toulousaine qui a suivi Merah est appelé par les hommes du Raid pour parler avec celui qu'il a déjà interrogé et qu'il croyait connaître. D'emblée, Hassane, l'agent de renseignement, tente de comprendre ce qui lui a échappé : « Vas-y maintenant, tu peux mettre cartes sur table, dit-il, tu me racontes la vérité. Roule. »
Et le policier va en prendre pour son grade, car Merah avoue qu'il a commis une grosse erreur, une erreur non détectée : « J'étais en pleine zone tribale dans le Waziristan, annonce Merah, et j'ai envoyé des emails à ma mère. Apparement, vous en savez rien du tout.. »
Merah était alors persuadé d'avoir été repéré par les cyber-policiers. Il n'en fut rien. Embarrassé, Hassane confesse : « Et ben, on savait pas grand-chose de toi... »
Visiblement, Merah n'en revient pas d'avoir aussi facilement berné la police française. Il parle du debriefing qu'il a eu avec l'agent de la DCRI, en novembre 2011, juste après son retour du Pakistan, et il insiste lourdement :
« Franchement, t'y as cru à cette histoire de tourisme ? » Réponse : « J'y croyais à moitié, mais bon... » Et le policier de confesser : « T'es plus rusé que moi, tu m'as bien roulé dans la farine »; Des aveux qui en disent long sur ce ratage policier.