France: l'UDI, le nouveau parti de centre-droit qui se lance à l'assaut de l'UMP

Jean-Louis Borloo est devenu officiellement, ce dimanche 21 octobre 2012, le président de l'Union des démocrates et des indépendants (UDI), une nouvelle coalition de tous les partis du centre-droit. L'ambition affiché de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy : supplanter l'UMP, rien que cela.

C’est le retour en force des années 1970 ! « Essayez de réussir par vos idées, et non par des manœuvres. Je vais souhaite bonne chance », lance l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing à la tribune. Avec Simone Veil, silencieuse mais bien présente, ils sont venus encourager le nouveau parti du centre-droit lancé par Jean-Louis Borloo.

Il a de l’ambition, Jean-Louis Borloo : faire de l’UDI le premier parti de France. Et une conviction : le centre penche à droite. Le « ni-ni » de François Bayrou et son isolement l’ont conduit dans le mur. Et l’instauration d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, promise par François Hollande et susceptible d’ouvrir la champ de l’Assemblée nationale aux petits partis, n’y changerait rien selon lui.

L’ex-ministre de l’Ecologie de Nicolas Sarkozy se place donc sans ambigüité dans l’opposition, au côté de l’UMP, au sein d’une coalition dont il entend devenir le vainqueur. « Nous aurons avec l’UMP une coalition gagnante. Mais nous serons, nous, les gagnants de cette coalition », promet-il.

L’héritier de l’UDF défend par ailleurs la construction européenne. A l’en croire, il serait d'ailleurs le seul. Jean-Louis Borloo se place en fait résolument dans le camp du progrès face au conservatisme. « Les conservateurs sont pessimistes et fatalistes, explique-t-il. Oh, ils ont l’air raisonnables, sérieux, bien coiffés, mais en réalité, derrière le masque des apparences, ce sont eux qui ne sont ni raisonnables, ni professionnels. »

Rires dans la salle : M. Borloo est rarement bien coiffé, à l’inverse de son ancien rival pour le poste de Premier ministre au sein du gouvernement Sarkozy, François Fillon.

La bataille est donc lancée. Et en attendant de dépasser le grand frère, les responsables de l’UDI regardent amusés le match fratricide qui se joue en ce moment à l’UMP entre François Fillon, justement, et Jean-François Copé. Cette dernière pourrait laisser des traces.

En rêvant tout haut d’un leadership à droite, Jean-Louis Borloo, cet homme souvent décrit comme brouillon et velléitaire, se projette en tout cas dans cinq ans, au second tour de la présidentielle, qu'il se verait bien disputer contre François Hollande. C’était déjà le pari de Raymond Barre en 1988 face à François Mitterrand. Il avait finalement été écrasé par la machine RPR conduite par Jacques Chirac.

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