Il aurait pu rêver meilleur départ, Harlem Désir n’a gagné que très peu de voix entre les deux tours. Et l’ancien président de SOS Racisme, passé maître dans le maniement de la langue de bois, est ce matin premier secrétaire du Parti socialiste, pas si bien élu que cela. Il doit désormais asseoir son autorité et sa légitimité.
Ce résultat est aussi une petite claque pour les ténors du parti. Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault et tous les ministres du gouvernement s’étaient tous rangés derrière Harlem Désir. Ils n’avaient d’ailleurs guère eu le choix, et la succession de Martine Aubry qui s’est déroulée dans la plus grande opacité a donné le sentiment d’un verrouillage, et de combinaisons internes pour citer Harlem Désir lui-même.
Une partie des adhérents du PS a donc manifesté sa mauvaise humeur. Mais c’est aussi un signal adressé à François Hollande. L’aile gauche du parti n’a jamais été aussi forte, alors que le président de la République engage une politique d’austérité inédite, et reste accroché à l’objectif des 3% de déficit l’an prochain.
Soutenu par une majorité turbulente à l’Assemblée nationale, François Hollande devra aussi composer avec une part non négligeable de socialistes qui contestent une partie de sa politique économique.