Corruption dans la police française : la loi des séries?

Sept policiers de Marseille, soupçonnés d'avoir volé et extorqué de l'argent et de la drogue à des dealers, ont été écroués et cinq autres placés sous contrôle judiciaire, après leur mise en examen, vendredi 5 octobre au soir. Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé qu'il suspendait de leurs fonctions ces 12 fonctionnaires et il a prononcé la dissolution de l'équipe de jour de la brigade anti-criminalité Nord à laquelle ils appartenaient. La police fait face ces derniers temps à une série d'affaires similaires. Véritable dérive ou loi des séries ?

Depuis quelques mois la police française n'en finit pas de compter ses ripoux. La dernière affaire marseillaise, suscite par conséquent une véritable onde de choc car elle fait suite à une longue succession de dérives. L'ouverture d'enquêtes et les condamnations de policers se multiplient, du jamais vu. L'affaire Michel Neyret, ex n°2 de la police judiciaire lyonnaise mis en examen pour corruption, est certainement la plus emblématique de toute.

La direction générale de la police nationale tente donc de minimiser les choses. Elle évoque une simple loi des séries et affirme que la corruption ne concerne qu'un nombre ridicule de fonctionnaire : 3% des sanctions seulement concernerait des faits de corruption.

Problème de recrutement

Le son de cloche est très différent du côté du côté du syndicat des commissaires de police. Emmanuel Roux, son responsable, assure qu'il y a un véritable problème de recrutement dans la police. D'ailleurs, il milite pour faire davantage tourner les policiers dans les services, de façon à limiter les contact avec la pègre.

Yves Robert, responsable marseillais du syndicat majoritaire des officiers de Police, évoque pour sa part, la responsabilité de la « hiérarchie », « elle n'a pu arrêter tout cela » note-t-il alors que ça durait depuis des années. Par conséquent, aujourd'hui dans la police française, tout le monde en prend pour son grade.

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