Manuel Valls a donc mis fin aux trente ans de carrière du « super-flic » de Lyon. Michel Neyret, commissaire, ancien n°2 de la PJ lyonnaise, reconnu unaniment par ses pairs, est sous le choc, selon son avocat, après l'annonce de sa révocation par le ministre de l'Intérieur en personne. C'est Me Gabriel Versini qui lui a annoncé la décision du ministre de l'Intérieur : « J'ai eu au téléphone un homme qui est resté pantois, muet. On a entendu un silence lourd à la fois de tristesse et d'amertume. »
Pour l'avocat, le dossier administratif est solide pour demander l'annulation de cette décision. Mais son client n'a pas encore fait son choix. Il se prépare aussi à affronter de longs mois de procédures judicaires, auditions, confrontation avec d'autres protagonistes de l'affaire. Accusé d'avoir notamment payé ses indicateurs avec de la drogue pour qu'ils la revendent, et d'avoir accepté cadeaux et faveurs de truands, Michel Neyret place sa défense sous le signe de l'imprudence à en croire son avocat : « Il y a eu des imprudences, on en convient, on les confirme. Mais passer de l'imprudence à la voyoucratie, il y a non pas une marge mais un gouffre. »
Michel Neyret est actuellement sous stricte contrôle contrôle judiciaire. Il refuse de s'exprimer publiquement sur le fond de l'affaire et attend pour l'instant la fin de l'instruction.