C’était au début des années 90. Face à la hausse du chômage, le gouvernement socialiste de Pierre Bérégovoy refusait d’augmenter le déficit budgétaire, au nom de la lutte contre l’inflation. On appelait ça « la pensée unique ». Et les communistes votaient non au traité de Maastricht.
Vingt ans plus tard, presque rien n’a changé, si ce n’est en pire. La situation financière de la France s’est lourdement détériorée - la dette a été multipliée par quatre, son remboursement est devenu le premier budget de l’Etat - et le pays compte plus de 3 millions de chômeurs. Pour rester dans les clous de l’Europe, le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault impose un budget d’une rigueur implacable. Et les communistes voteront non au nouveau traité.
La tentative de démonstration de force du Front de gauche, dimanche 30 septembre, à Paris contre l’austérité, ne changera rien à l’issue du débat. Car ce débat-là, sur le cercle vicieux de l’austérité, n’a pas lieu au sein de la majorité. Le traité européen sera adopté par le Parlement, grâce aux voix du PS et de l’UMP, les deux seuls partis de gouvernement. L’échiquier politique français reste presque immuable.