Avec notre envoyé spécial place de la Nation à Paris, Florent Guignard
Ce dimanche 30 septembre, la place de la Nation se remplit peu à peu sous le ciel bleu, mais c’est bien le rouge qui domine, la couleur du Front de gauche et celle d’ailleurs de toutes les organisations qui se situent à la gauche du parti socialiste et qui ont appelé à ce défilé.
Les leaders de ces mouvements se sont positionnés en première ligne. En tête de cortège, les uns à côté des autres, on trouve Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent du parti communiste, Olivier Besancenot et Philippe Poutou, l’ancien candidat à la présidentielle du Nouveau parti anticapitaliste. Ils sont réunis -ce n’est pas tous les jours- sous un même slogan : « Non à l’austérité, non au traité européen ».
Les manifestants réclament un référendum. Ils veulent que le peuple soit consulté sur ce traité. Une revendication qui n’a en fait aucune chance d’aboutir puisque la discussion parlementaire sur le traité de discipline budgétaire commence dès mardi à l’Assemblée nationale.
Hollande sous les critiques
Beaucoup de slogans sont adressés directement à François Hollande dans ce cortège, accusé de ne pas avoir respecté sa promesse puisque le traité en tant que tel n’a pas été renégocié. Le présidentsocialiste est accusé d’écouter les financiers plutôt que le peuple.
Est-ce, pour autant, une manifestation dirigée contre le gouvernement ? Pour le NPA, cela n'en fait aucun doute. En revanche, du côté du Front de gauche, on est un peu plus mesuré, plus embêté et la priorité reste le traité. On évite soigneusement les slogans directement dirigés contre le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Est-ce que cette manifestation peut d'ores et déjà être considérée comme un succès ? Autrement dit, la colère sera-t-elle plus forte que la résignation ? Il est encore trop tôt pour le dire, la participation est encore impossible à évaluer au départ des cortèges.