Jean-Luc Mélenchon sera en tête de cortège ce dimanche 30 septembre à Paris. Il pronostique « une belle manif » ; celle-ci est officiellement dirigée contre le traité européen de discipline bugétaire, signé Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.
Les concessions arrachées par le nouveau président français François Hollande à l'Allemagne (le pacte de croissance de 120 milliards d'euro) ne changent rien aux yeux des communistes du Front de gauche et de la nébuleuse d'organisations situées à la gauche du Parti socialiste : ce traité plonge l'Europe dans l'austérité. Une argumentation servie par le calendrier : la barre des trois millions de chômeurs vient d'être franchie, et le projet de budget, dévoilé le vendredi 28 septembre, engage la France dans un effort fiscal jamais vu.
Jean-Luc Mélenchon, qui se voit en ayant-droit de la victoire de François Hollande, organise ainsi la première manifestation d'envergure dirigée contre le gouvernement depuis l'élection du 6 mai 2012. C'est un véritable test pour la « gauche de la gauche ». Parti tout l'été au Venezuela et à Cuba pour se remettre de ses deux défaites personnelles (présidentielle et législatives), l'ex-camarade qui faisait campagne pour le oui à Maastricht, parie donc sur l'échec et le rejet du gouvernement Ayrault. Et espère, à terme, rafler la mise à gauche.
Les manifestations contre les politiques d'austérité se multiplient en Europe du Sud. En Espagne, des milliers de manifestants ont répondu à l'appel du mouvement des indignés en se rassemblant, ce samedi 29 septembre autour du Congrès des députés à Madrid. Au Portugal, de très nombreuses personnes ont marché le même jour à Lisbonne pour dénoncer le gouvernement de centre-droit qui s'apprête à accentuer les mesures de rigueur afin de pouvoir tenir les engagements internationaux du pays.