Peut-on rester au gouvernement sans soutenir la politique de ce même gouvernement ? Voilà qui résume la difficile et incohérente situation dans laquelle les écologistes ont plongé l'exécutif, en rejetant le traité européen, qui est pourtant la pierre angulaire de la politique économique du gouvernement.
De ses alliés écologistes, François Hollande aurait sans doute pu attendre plus de solidarité gouvernementale, notamment au moment même où il dévisse dans les sondages. Dans ce contexte, la fronde des Verts plonge non seulement les ténors socialistes dans la consternation, mais laisse également planer la menace d'une crise gouvernementale.
Et c'est d'ailleurs, semble-t-il, le pari fait par les écologistes : le pari que François Hollande ne peut s'offrir une telle crise, quatre mois seulement après son entrée en fonction.
Les ministres écologistes Pascal Canfin et Cécile Duflot resteront donc au gouvernement, comme l'a assuré hier dimanche le ministre de l'économie Pierre Moscovici et Cécile Duflot elle-même, dans l’après-midi de lundi. Dans l'après-midi, Matignon est intervenu, excluant leur départ du gouvernement. « La question de la participation » des ministres écologistes « ne se pose pas », ces deux ministres faisant « pleinement honneur au gouvernement », ont affirmé les services du Premier ministre.
Reste à savoir combien de temps cette situation peut perdurer. On verra dès cette semaine, avec la présentation du projet de budget 2013, si les écologistes s'entêtent dans la fronde ou bien mangent leur chapeau. Un test sans doute déterminant pour le maintien des ministres verts au gouvernement.