Il y a eu accident, parce qu'il y a eu négligence et imprudence... La cour d'appel de Toulouse a tranché en début d'après-midi, ce lundi 24 septembre 2012, dans la catastrophe AZF du 21 septembre 2001. Et onze ans après l'explosion de cette usine d'engrais chimiques, qui avait fait 31 morts, plus de 2 500 blessés et provoqué des dégâts considérables dans les quartiers sud de la ville, la société exploitant le site et son patron sont condamnés.
C'est la grande différence avec le jugement rendu en novembre 2009, en première instance. La cour d'appel de Toulouse incrimine effectivement la société Grande Paroisse et son directeur, Serge Biechlin, pour homicides et blessures involontaires et leur inflige de lourdes peines.
Serge Biechlin écope de trois ans de prison dont un ferme. Il est également condamné à 45 000 euros d'amende.
La société Grand Paroisse devra, elle, s'acquitter de 225 000 euros d'amende, soit la peine maximale requise par les avocats généraux au mois de mars.
Un an de réclusion, donc, ou plutôt de régime de semi-liberté, à l'encontre de l'ancien patron d'AZF, pour une série de négligences et de manquements aux règles de sécurité qui ont permis ce qui n'aurait jamais dû arriver : un mélange de produits détonants en très grande quantité et la pire catastrophe industrielle de l'après-guerre en France.
Familles endeuillées et sinistrées ont enfin une réponse sur ce drame, du moins dans l'immédiat. Car même si la maison-mère, propriétaire de Grande Paroisse, le groupe Total et son PDG de l'époque Thierry Desmaret, ont été mis hors de cause, les condamnés devraient se pourvoir en cassation.