A 10 heures 17, ce vendredi 21 septembre 2001, c'est une énorme déflagration qui se produit, l'équivalent de 100 tonnes de TNT. L'usine d'engrais AZF, posée sur 70 hectares, est soufflée. Des voitures renversées sur la rocade voisine. Des écoles, des universités, un hôpital psychiatrique, des entreprises mais aussi et surtout 27 000 logements, détruits ou très endommagés... Et puis donc, dans cet enfer, 31 morts, plus de 2 500 blessés.
C'est toute la ville qui est sous le choc, qui a entendu le vacarme, ressenti la secousse équivalente à un séisme de 3,4 degrés, et vu, sinon respiré, la fumée âcre du lourd nuage orange échappé du site.
Dix jours après les attentats anti-américains de New-York et Washington, c'est aussi la peur du terrorisme qui envahit Toulouse et inquiète la France, avant que se dessine peu et peu, et toujours dans la polémique, l'hypothèse la plus vraisemblable : celle d'un terrible accident chimique, la rencontre accidentelle et en grande quantité de deux produits détonants dans une usine ancienne, classée comme dangeureuse, enchâssée dans la ville, à 5 km à peine du centre de Toulouse.
Cette catastrophe a donné lieu à deux procès-fleuve, dont le dernier connaîtra son épilogue lundi 24 septembre, lorsque la cour d'appel de Toulouse rendra son arrêt. Elle devra dire si, oui ou non, elle condamne pénalement l'entreprise exploitante, voire la maison mère, Total, pour négligences. Le jugement en première instance avait prononcé la relaxe des prévenus, faute de preuves.