Catastrophe AZF: début à Toulouse d'un «procès d'exception» en appel

Le procès en appel de l’explosion de l’usine AZF s’est ouvert ce jeudi 3 novembre à Toulouse et doit durer quatre mois. Il se tient dans la même salle municipale où le tribunal correctionnel avait prononcé il y a deux ans la relaxe, au bénéfice du doute, du directeur du site chimique et de la société propriétaire, filiale du géant pétrolier Total. Et dans un climat toujours tendu entre prévenus, anciens salariés d’AZF, victimes et sinistrés.

Avec notre envoyé spécial à Toulouse, Alain Renon

Une salle comble et une heure de retard. Le temps d’accueillir les parties civiles venues par centaines pour « un procès d’exception », comme l'a qualifié le président de la cour d’appel Bernard Brunet à l’ouverture des débats ce jeudi 3 novembre. Comme en première instance, les audiences sont filmées et les 1 100 personnes présentes peuvent donc suivre les débats sur quatre écrans géants.

« J’en mesure pleinement l’importance et la solennité, l’émotion et les attentes qui sont les vôtres, les responsabilités qui m’incombent », a déclaré le magistrat. Des mots forts et justes tant il est vrai que dix ans après, victimes, familles de disparus et sinistrés veulent comprendre ce qui a bien pu les projeter le 21 septembre 2001 au matin dans le cauchemar. L'explosion de l'usine de produits chimiques avait alors fait 31 morts, plus de 2 500 blessés et des dégâts considérables dans la « ville rose » et ses environs.

La plupart d’entre eux veulent surtout entendre enfin prononcer des sanctions pénales pour négligences à l’encontre des patrons d’AZF, et aussi de Total, la maison-mère, et de son PDG de l’époque Thierry Desmarets, à nouveau cités à comparaître pour homicides et blessures involontaires. Ce sera l’une des premières décisions de ce procès sans doute qui, avant d’entrer dans le fond du dossier, a entamé la fastidieuse énumération des 2 600 parties civiles et près de 200 témoins devant une salle dissipée.

Et en fin d‘après-midi, le public et les parties civiles - pour beaucoup immigrés, habitants des quartiers populaires du sud de la ville, les plus meurtris par l’explosion - ont commencé à quitter la salle.

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