Avec notre envoyé spécial à Toulouse
Trente et un morts, plus de 2 500 blessés, près de 30 000 logements, bâtiments publics et entreprises sinistrées, une déflagration entendue à 80 kilomètres à la ronde. La catastrophe du 21 septembre 2001 constitue bien un drame majeur, parce que l’usine d’engrais AZF, classée parmi les sites industriels les plus dangereux, posée sur plus de 70 hectares, était enchâssée dans la citée.
L’explosion a meurtri Toulouse et déclenché, dix jours après le attentats de New York et Washington, une peur sans précédent et une procédure judiciaire sans équivalent.
Sept années d’instructions, plus de 1 100 auditions, près de 54 000 pages de dossiers, et en 2009, un procès de tous les records en correctionnelle. Quatre mois d’audience, plus de 3 000 parties civiles, une soixantaine d’avocats, plusieurs centaines de témoins, des frais de justice supérieurs à trois millions 700 000 euros.
Mais au final, aucune condamnation, parce qu’aucune certitude sur les causes de la tragédie. Des causes que va donc réexaminer la Cour d’appel, pendant, à nouveau quatre mois, avec presque autant de parties civiles et d’avocats, les mêmes tensions aussi, les mêmes douleurs et les mêmes fractures entre tenants de l’accident chimique, de la malveillance, voire de l’acte terroriste.