Juridiquement, c'est une étrange situation. La même, certes, qu'en première instance en 2009, mais qui maintient Total et Thierry Desmarets en position de « prévenus virtuels », selon la formule de leur principal avocat .
Prévenus parce que, jusqu'à la fin de l'audience, le groupe et son ex-PDG seront traités comme l'ancien directeur et le propriétaire d'AZF, accusés de blessures et homicides involontaires dans l'explosion du 21 septembre 2001 qui avait fait 31 morts et plusieurs milliers de blessés.
La cour a exigé la présence de Thierry Desmarets à l'audience, au moins lundi prochain puis les 7 et 21 février. C'est ce que réclament la plupart des parties civiles, dont certaines comme il y a deux ans, ont usé de la citation directe contre la maison mère d'AZF. Car l'instruction avait, elle, refusé la mise en examen.
D'où ce statut étrange de prévenus mais virtuels. Car la cour d'appel a, comme le tribunal correctionnel, différé sa décision sur cette demande de poursuites jusqu'au jugement, pas avant mai ou juin 2012. On ne saura que ce jour-là si Total et Desmarets sont ou non mis en cause. Et si oui, s'ils sont relaxés ou condamnés.