Manuel Valls et Christiane Taubira en tandem à Marseille, c'est une image que le ministre de l'Intérieur voulait absolument. Histoire de montrer que police et justice doivent travailler en bonne intelligence, surtout sur le terrain dès qu'il s'agit d'extirper la délinquance des quartiers les plus vulnérables.
C'est même -depuis le début- le grand credo des fameuses zones de sécurité prioritaires voulues par le nouveau gouvernement socialiste. Seulement voilà, Christiane Taubira vient de lever le voile sur la politique pénale qu'elle entend mener dans les années qui viennent et de toute évidence, sa volonté de rupture avec le tout carcéral ne va pas faciliter la tâche de son collègue de l'Intérieur.
Super préfet
Sur un dossier aussi lourd que celui de Marseille, c'est quand même plutôt gênant. Le risque, c'est d'adresser une fois de plus des injonctions contradictoires aux forces de l'ordre, au moment précis où un super-préfet est envoyé dans les Bouches-du-Rhône pour coordonner les actions de la police et de la justice, mais aussi les piloter et les motiver.
Déjà, certains élus locaux, sans doute échaudés par les expériences passées, s'avouent sceptiques et demandent à voir. Tout dépendra, disent-ils, des moyens qui seront réellement mis en oeuvre. Il faut dire que Marseille a déjà connu six préfets de police en dix ans.