Manuel Valls, l'électron libre du Parti socialiste

Manuel Valls fait-il cavalier seul ? Ce n'est pas la première fois qu'au sein même du courant socialiste, certains s'interrogent. Sur des questions comme l'immigration, la réduction de la dette, le ministre de l'Intérieur multiplie les prises de positions singulières. Comme une trentaine de ministres, Manuel Valls est aux journées parlementaires du Parti socialiste à Dijon.

Avec notre envoyée spéciale à Dijon, Valérie Gas

Manuel Valls ne fait pas l’unanimité, mais il fait parler de lui. Depuis l’été, le ministre de l’Intérieur multiplie les prises de position à contre-courant dans son camp sur le droit de vote des étrangers ou sur la remise de récépissés lors de contrôles de police.

Pourtant, Geneviève Fioraso, sa collègue du gouvernement en charge de la Recherche, ne voit rien à y redire et, selon elle, tous ceux qui le comparent à un « Sarkozy de gauche » se trompent : « Je trouve cela ridicule. Il n’est pas un bonimenteur, ni quelqu’un qui fait des effets d’annonce en permanence. C’est quelqu’un qui fait le job comme on dit. D’ailleurs, je crois qu’il est assez populaire, non ? »

Cette popularité le protègerait-elle d’un vrai recadrage du chef du gouvernement ? En tout cas, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann trouve qu’il y a deux poids, deux mesures : « J’observe qu’on nous fait grand grief d’avoir des divergences sur une question bien connue, à savoir la question européenne, et qu’on trouve normal qu’au sein même de l’éxécutif, il y ait des voix dissonantes, voire divergentes qui s’expriment. Je ne veux pas en rajouter dans cette division. Je pense qu’il faut un petit peu d’ordre dans la maison. »

Pour Bruno le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée, l’ordre viendra après : « Mais il peut y avoir des débats, il peut y avoir des ministres qui expriment leur opinion. Et c’est le Premier ministre qui fera les arbitrages. »

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