Manuel Valls et les attentes des Roumains sur le dossier rom

Selon le Gisti, un groupe d’information et de soutien des immigrés qui dénonce la politique du ministre français de l'Intérieur en la matière, deux mille à trois mille Roms auraient, depuis juillet 2012, quitté les terrains qu’ils occupaient en France. La dernière évacuation a eu lieu le mardi 11 septembre. Manuel Valls se rend en Roumanie aujourd’hui avec le ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, pour « trouver une solution européenne » à la question rom. Les deux ministres français devraient plaider pour une meilleure intégration des Roms dans leur pays d’origine. Mais ce dossier n’est pas récent entre les deux pays. Quel est l’état d’esprit des responsables roumains avant cette rencontre ?

Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu

C’est avec un mélange d’espoir et de nervosité que les autorités roumaines attendent la visite des deux ministres français, espoir car les Roumains voudraient tourner la page de la période de l’ancien président français Nicolas Sarkozy qui avait, à plusieurs reprises, critiqué la Roumanie pour sa politique envers les Roms, nervosité car les dernières sorties du président François Hollande et de Manuel Valls ne sont pas de nature à rassurer les officiels roumains. En effet, la dernière déclaration de Manuel Valls, qui avait laissé entendre hier que les Roms étaient pourchassés dans leur pays, n’a pas été appréciée à Bucarest.

Les Roumains vont mettre en avant les efforts faits pour intégrer les Roms, même si leur situation reste difficile. Selon les estimations, le pays compte environ 1,5 million de Roms et malgré les efforts faits ces dernières années, un enfant rom sur quatre ne va toujours pas à l’école et 50% de Roms se trouent au chômage. De l’avis des experts, les autorités roumaines pourraient néanmoins oeuvrer davantage en faveur des Roms et notamment en profitant mieux de l’argent que l’Europe verse pour améliorer la situation de ces populations défavorisées.

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