Soixante-dix Roms ont été évacués ce lundi 27 août à Evry. Pour toute solution de relogement, on leur a proposé de passer une semaine en hôtel social. Une solution d'urgence qu'ils ont, en grande majorité, préféré refuser. Car ils ne supportent plus cette précarité.
« On va aller au parc où on va dormir avec les enfants. Quand va-t-on faire quelque chose pour nous ? Nous, on cherche un terrain avec de l'eau et de l'électricité », déclare Viorel, l'un des Roms expulsés. Comme lui, ces familles ne demandent qu'un terrain fixe. Parmi elles, il y a des enfants qui vont à l'école à Evry. Dorénavant, ils vont devoir, au mieux, en changer, au pire l'arrêter.
Ce démantèlement intervient quelques jours seulement après une réunion interministérielle dont l'issue avait satisait les associations et élus locaux. Mais l'espoir suscité a vite été rattrapé par la réalité. « Qui peut accepter de changer d'hôtel toutes les semaines ? Ce n'est pas une vie, s'insurge Bruno Piriou, vice-président du conseil général de l'Essonne, le département où est située la commune d'Evry. Ces personnes ne cherchent pas à être nomades ; elles veulent pouvoir vivre, travailler et scolariser leurs enfants en France. Et la France a les moyens d'apporter une solution pour 15 000 roms ».
Seulement deux des personnes évacuées ont accepté le plan d'urgence. Les autres s'apprêtent à passer la nuit dehors en attendant une solution pérenne.