A Dijon, le «calife» Ayrault face à ses ambitieux «vizirs» du parti socialiste

Les journées parlementaires du Parti socialiste se sont achevées le jeudi 19 septembre à Dijon, en Bourgogne. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a réaffirmé sa volonté de mener les réformes au rythme prévu et fixé par le président. Il a pour cela appelé députés et sénateurs socialistes à resserrer les rangs. Une manière de tenter d'asseoir son autorité, souvent remise en cause ces dernières semaines.

PPAvec notre envoyée spéciale à Dijon, Valérie Gas

Entre rappels à l’ordre et « câlinothérapie », Jean-Marc Ayrault cherche toujours la bonne méthode pour imposer son autorité de chef de la majorité.

A Dijon, où il est venu s’exprimer devant les parlementaires socialistes, le Premier ministre a encore une fois tenté de faire preuve de persuasion et de fermeté : « Je ne souhaite pas, vous le voyez bien, une majorité caporalisée ! Je ne vous demande pas de faire vœu d’obéissance. Je souhaite votre concours, je souhaite votre mobilisation. »

Après quatre mois à Matignon, Jean-Marc Ayrault n’a pas encore vraiment trouvé ses marques. Pas facile, il faut dire, à côté d’un président qui affirme lui laisser le champ libre mais remonte en première ligne face à des parlementaires qui veulent se faire entendre et manifester leur indépendance.

Pas évident non plus face aux poids lourds du gouvernement pétris d’ambition à peine dissimulée et qui ont par exemple pesé de tout leur poids pour imposer leur candidat, Harlem Désir, à la tête du PS. Parmi eux, Manuels Valls, le bouillant ministre de l’Intérieur, fait souvent de l’ombre à Jean-Marc Ayrault, même s’il s’en défend : « Je suis ministre d’une loyauté absolue à l’égard du président et du Premier ministre. »

Et comme si cela ne suffisait pas, Martine Aubry, qui vient à peine de quitter le PS, laisse entendre dans la presse qu’elle pourrait être tentée par Matignon. Décidément, Jean-Marc Ayrault n’a pas la tâche facile.

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