PPAvec notre envoyée spéciale à Dijon, Valérie Gas
Entre rappels à l’ordre et « câlinothérapie », Jean-Marc Ayrault cherche toujours la bonne méthode pour imposer son autorité de chef de la majorité.
A Dijon, où il est venu s’exprimer devant les parlementaires socialistes, le Premier ministre a encore une fois tenté de faire preuve de persuasion et de fermeté : « Je ne souhaite pas, vous le voyez bien, une majorité caporalisée ! Je ne vous demande pas de faire vœu d’obéissance. Je souhaite votre concours, je souhaite votre mobilisation. »
Après quatre mois à Matignon, Jean-Marc Ayrault n’a pas encore vraiment trouvé ses marques. Pas facile, il faut dire, à côté d’un président qui affirme lui laisser le champ libre mais remonte en première ligne face à des parlementaires qui veulent se faire entendre et manifester leur indépendance.
Pas évident non plus face aux poids lourds du gouvernement pétris d’ambition à peine dissimulée et qui ont par exemple pesé de tout leur poids pour imposer leur candidat, Harlem Désir, à la tête du PS. Parmi eux, Manuels Valls, le bouillant ministre de l’Intérieur, fait souvent de l’ombre à Jean-Marc Ayrault, même s’il s’en défend : « Je suis ministre d’une loyauté absolue à l’égard du président et du Premier ministre. »
Et comme si cela ne suffisait pas, Martine Aubry, qui vient à peine de quitter le PS, laisse entendre dans la presse qu’elle pourrait être tentée par Matignon. Décidément, Jean-Marc Ayrault n’a pas la tâche facile.