Au moment où la Banque centrale européenne fait sa révolution, François Hollande redonne des gages de « sérieux budgétaire ». Dans la droite ligne du discours de Châlons-en-Champagne il y a une semaine, et avant son interview télévisée dimanche soir, le président poursuit sa pédagogie de « l'effort partagé ».
La gauche le savait, elle revient au pouvoir dans les pires conditions. Et la voilà donc contrainte d'accomplir ce que François Hollande appelle « l'effort budgétaire le plus important consenti depuis 30 ans ». « Ce ne sont pas des contraintes que nous nous infligeons à nous-mêmes. Ce n'est pas pour nous soumettre aux marchés. C'est au contraire pour nous en libérer, avec la perspective de la préservation de ce que nous avons de plus cher, c'est-à-dire notre modèle social, mais surtout notre souveraineté », a-t-il déclaré.
François Hollande s'est également engagé contre une augmentation générale des impôts. Ce seront les plus riches qui paieront le plus. Il a aussi promis des dépenses stabilisées et la création, dans le cadre de la règle d'or, d'un Haut conseil des finances publiques. Placé sous l'autorité de la Cour des comptes, il sera donc indépendant du pouvoir politique. Ce Haut conseil sera chargé de contrôler les budgets. Un rôle en principe dévolu au Parlement.
Alors qu'ont lieu les derniers arbitrages dans la préparation du budget 2013, François Hollande annonce un séminaire gouvernemental pour fixer les missions prioritaires de l'Etat. On l'aura compris, l'heure des choix et des annonces difficiles approche.