En France, François Hollande veut inscrire son action dans la durée

En France, le chef de l’Etat, François Hollande, a réalisé son premier déplacement d'après vacances à Châlons-en-Champagne. Il est arrivé à la foire de la ville en milieu de matinée et a prononcé un discours sur la bataille de l’emploi dans le contexte de crise que rencontre le pays. Au menu : de la pédagogie et quelques annonces.

Avec notre envoyé spécial à Châlons-en-Champagne, Florent Guignard

Le discours était attendu après le flottement du mois d’août 2012 sanctionné par la chute de popularité du président et de son Premier ministre. L’Elysée a bien senti qu’en cette période de crise, il fallait faire de la pédagogie, répondre aux déceptions qu’on commence à sentir ici et là : « Il faudra du temps. Le changement s’inscrit dans la durée du mandat. Le changement n’est pas une succession d’annonces mais en même temps il n’y a pas de temps à perdre », a donc dit le président. D’où une accélération perceptible. La Banque publique d’investissements (BPI) est annoncée pour les prochains jours et les premiers emplois d’avenir seront mis en œuvre dès le mois d’octobre alors que le projet de loi n’est pas encore voté. On parlait plutôt de janvier.

Pédagogie du président aussi sur les efforts : « Mon devoir, c’est de dire la vérité ». Mais, dans son discours, François Hollande n’a rien dit de concret sur les efforts qui attendent les Français. Son engagement, se fera dans la justice, on est dans le même registre que pendant la campagne présidentielle.

Puis sur la compétitivité des entreprises françaises, François Hollande a promis des choix courageux mais sans en dire davantage.

En attendant, il a pu entendre les doléances des Français qu’il a croisés tout au long de sa déambulation parmi les stands de la foire de Châlons-en-Champagne : des ouvriers pas payés depuis 11 mois, d’autres menacés de licenciement ; la France qui souffre a finalement pu se rendre à la rencontre de son président.

Un président accessible et on est très loin des visites très contrôlées de Nicolas Sarkozy. La présence policière était plus que discrète au point que tout à l’heure, à côté du préfet venu accueillir le président, il y avait aussi le comité d’accueil de la Confédération générale du travail, la CGT, qui scandait une version corrigée du slogan de campagne de François Hollande : « On veut le changement ! ». Une scène absolument inimaginable il y a quatre mois.

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