Sous pression, le gouvernement français doit passer à l'action

Jean-Marc Ayrault a déjà fait sa rentrée politique mais ses premières notes ne sont pas très bonnes. Les opinions négatives sont en hausse de 9 points, selon un sondage Viavoice pour Libération, et de 3 points pour François Hollande ; les deux hommes conservant cependant 55% d'opinions positives. Pour l'opposition et la gauche de la gauche, le Premier ministre peut et doit mieux faire. Déficit budgétaire, crise, financement de la sécurité sociale et hausse du chômage, les sujets de mécontentement ne manquent pas.

Trois millions de chômeurs en France et des Français extrêmement déprimés en cette rentrée. Certains dénoncent l’inaction du couple exécutif. A l’instar du discours volontariste de François Hollande, il y a quelques jours à Châlons-en-Champagne, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a également décidé ce week-end de passer à l’offensive. Objectif : tenter de rassurer les Français sans pour autant cacher l’ampleur de la crise.

Une crise d’une gravité exceptionnelle, a-t-il souligné, tout en assurant qu’il ne « serait pas le Premier ministre d’un tournant de l’austérité ». « On va y arriver, la France va s’en sortir », a encore promis le Premier ministre, appelant à l’effort de tous, et en n'excluant d’ailleurs pas une possible hausse de la CSG pour financer la protection sociale.

Bref, à défaut d’austérité, la pilule risque d’être amère pour les Français. Le gouvernement se prépare à une rentrée extrêmement difficile avec des marges de manœuvre étroites. L’opposition multiplie les critiques et dénonce l’amateurisme de l’exécutif. De son côté, la gauche de la gauche, notamment les communistes, annoncent une rentrée dans la rue, avec un appel à une manifestation nationale dès le 30 septembre prochain contre le traité budgétaire européen, « le traité de l’austérité » selon elle.

Rappel à l'ordre

Face aux critiques et à une opinion publique impatiente, Jean-Marc Ayrault doit d'abord montrer la cohésion de son équipe. Or, la fin de semaine dernière a été marquée par une passe d'armes entre Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici. Les deux ministres ne sont pas d'accord sur la constitution de l'équipe en charge de la future banque d'investissement. Le Premier ministre les a donc fermement rappellés à l'ordre.

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