Manuel Valls annonce la montée en puissance des zones de sécurité prioritaires

Le ministre de l'Intérieur français a promis ce dimanche 2 septembre une « montée en puissance » des zones de sécurité prioritaires (qu'il a annoncées à son arrivée place Beauvau et qu'il devrait détailler à la mi-septembre). Au passage, Manuel Valls s'en est pris vertement au maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qu'il accuse de faire des demandes « placées sous le signe de la démagogie et de l'irresponsabilité ». M. Gaudin a réclamé le classement de toute l'agglomération marseillaise en zone de sécurité prioritaire.

Si Manuel Valls tape du poing sur la table, c'est que sous ses airs bonhomme, Jean-Claude Gaudin a l'art d'envoyer des flèches assassines.

Le maire de Marseille fait mine de réclamer que tous les arrondissements de la deuxième ville de France deviennent une vaste zone de sécurité prioritaire, « comme l'ensemble de la ville de Lille » dit-il.

Alors qu'en réalité, un seul quartier est concerné dans le fief de Martine Aubry. En fait, Jean-Claude Gaudin sait pertinemment qu'il exagère, mais il le fait à dessein. Plusieurs élus socialistes de Marseille souhaitent en effet que le dispositif initalement prévu soit élargi à leur circonscription.

Ils s'attendaient même à ce que l'annonce en soit faite ce jeudi, juste après la tenue d'un conseil interministériel consacré à la cité phocéenne.

Sans avoir l'air d'y toucher, Jean-Claude Gaudin a donc fait d'une pierre deux coups : il coupe l'herbe sous les pieds du ministre de l'Intérieur, qui se réservait cet effet d'annonce. Et il fait croire que les maires proches du pouvoir bénéficient d'un traitement de faveur.

Une ruse subtile, destinée à discréditer les zones de sécurité avant même qu'elles ne voient le jour. A deux ans des élections municipales, Jean-Claude Gaudin n'entend pas laisser le pouvoir socialiste faire croire qu'il est le seul à protéger Marseille.

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