A l'issue de leur rencontre avec le ministre de l'Intérieur, les représentants des syndicats de policiers sont surpris mais satisfaits. Ils ont découvert un ministre qui maîtrise les dossiers et désire un travail de fond. « On n'a pas eu d'annonce précipitée, on a l'impression de quelqu'un qui veut travailler sur beaucoup de sujets, qui veut aborder beaucoup de choses et peut-être les aborder en profondeur et en pratiquant un dialogue de qualité », affirme Nicolas Comte, représentant de l'Unité SGP Police, le syndicat majoritaire des gardiens de la paix.
Une action gouvernementale loin de la précipitation, à l'image de la décision de création d'un groupe de travail sur le statut juridique du policier en exercice. Un gage de bonne volonté de la part du nouveau ministre de l'Intérieur, après les manifestations du début du mois.
Les syndicats ont aussi été convaincus par la volonté de Manuel Valls de ne pas rompre nettement avec son prédécesseur, comme l'explique Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie Officiers : « Manuel Valls avait déjà su tendre des passerelles avec les policiers, c'est quelqu'un qui connaît, avec lequel on a déjà eu l'occasion d'échanger, donc nous n'avons pas de sujet de contradiction majeur. Nous avons senti une volonté de faire avancer les choses, de la détermination, mais pas nécessairement de la rupture. »
Une réunion bilatérale avec chaque syndicat est prévue d'ici la fin juin afin de préparer les mesures à venir.