Cinq mille postes en cinq ans pour la justice, la police et la gendarmerie : telle était la proposition du candidat à la présidentielle François Hollande. En annonçant 500 nouveaux postes de policiers et gendarmes par an, Manuel Valls ne fait donc que préciser des chiffres déjà connus.
Pour autant, sa déclaration ne doit rien au hasard puisqu'elle intervient juste après de nouvelles violences urbaines, particulièrement graves, dans les quartiers nord d'Amiens (nord de la France). Il fallait à la fois rappeler que les promesses du président seraient tenues, calmer l'opinion publique et rassurer les forces de l'ordre, encore sous le choc des tirs qu'elles viennent d'essuyer.
C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur s'est empressé d'expliquer que ces postes supplémentaires seraient affectés d'entrée de jeu aux zones de sécurité prioritaires et confiés à des agents de terrain déjà aguerris. Pas question donc d'envoyer dans les cités sensibles de jeunes policiers tout juste sortis de l'école, ni de déserter ces quartiers susceptibles de s'enflammer à tout moment.
Le message, très politique, est clair. Pas sûr cependant qu'il soit entendu par les policiers qui demandent tout simplement plus de moyens pour monter au conflit, plus de considération dans la société, et surtout, des consignes claires pour agir.