Pour Christiane Taubira comme pour de nombreux magistrats, il était temps de ramener un peu de sérénité et d'indépendance au parquet de Nanterre. Selon eux, la proximité supposée entre Philippe Courroye et Nicolas Sarkozy aurait nui ces dernières années à une bonne instruction des dossiers, notamment dans l'affaire Bettencourt.
Une affaire complexe et très politisée, dans laquelle Philippe Courroye fait lui-même l'objet de poursuites dans le volet dit des « fadettes », où le journal Le Monde l'accuse d'avoir pisté les sources de ses journalistes. A Nanterre, depuis l'élection de François Hollande, le vent a de toute façon définitivement tourné et les magistrats ne veulent plus ni de tensions ni de suspicions.
En fait, ils ont obtenu ce qu'ils souhaitaient secrètement depuis longtemps. Ce qui fait dire à Philippe Courroye qu'il est victime d'une chasse à l'homme vengeresse et désormais d'une sanction disciplinaire aux motivations politiques. Du coup, l'ancien procureur s'entête et refuse d'accepter cette mutation forcée. Il souhaite désormais se mettre en disponibilité, devenir avocat et parallèlement, contester sa nomination devant le Conseil d'Etat.