Le procureur Courroye, c'est une épine dans le pied de la nouvelle majorité. Car Philippe Courroye est à la tête de l'un des parquets les plus important de France, sinon l'un des plus sensibles. Il est surtout au coeur d'une emblématique affaire politico-judiciaire : l'affaire Bettencourt.
Mis en cause dans le scandale des fadettes, accusé d'avoir tenté de découvrir les sources des journalistes du Monde qui travaillaient sur le dossier Bettencourt, Philippe Courroye souffre aussi d'une réputation, sa proximité revendiquée avec Nicolas Sarkozy.
Aux yeux des avocats de Philippe Courroye en revanche, cette mutation revêt tous les atours d'une sanction disciplinaire. Une chasse aux sorcières en quelque sorte, affirme Jean-Yves Dupeux :
« Je crois qu'on peut dire ça, car c'est un homme qui n'a pas démérité. Certes, c'est un homme qui a du caractère, qui défraie la chronique, mais c'est un magistrat. Tout le monde dit qu'il était proche du pouvoir de droite. Si on réfléchit bien, dans sa carière, il a plus souvent fait poursuivre des hommes de droite que des hommes de gauche. Il paie un caractère emblématique. On se sert de tout ça pour noyer le chien qu'on veut accuser de la rage. Je trouve que c'est un mauvais coup ».
Philippe Courroye ne semble pas disposé à rendre les armes si facilement. Il affirme qu'il est prêt à exercer tous les recours pour faire annuler cette mutation.