Affaire Bettencourt: perquisitions au domicile et dans les bureaux de Nicolas Sarkozy

En France, l'étau se resserre autour de l'ex-président Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'affaire Bettencourt. La justice enquête depuis plusieurs semaines sur des soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle de 2007. Le juge Gentil a réalisé mardi trois perquisitions au domicile et dans les bureaux de l'ancien président de la République.

Pour mener ces trois perquisitions, le juge bordelais Jean-Michel Gentil, qui instruit la totalité du dossier Bettencourt, était accompagné de deux autres magistrats, de son greffier et de neuf policiers de la brigade financière, soit au total treize personnes.

Les perquisitions ont été menées tambour battant au petit matin. Cet aréopage de magistrats et de policiers s'est d'abord présenté à 6h30 au domicile de Carla Bruni dans le XVIe arrondissement de Paris.

Une fois devant la porte de leur hôtel particulier, villa Montmorency, le juge Gentil a appelé Nicolas Sarkozy sur son portable pour le prévenir de sa présence. Or, Nicolas Sarkozy et sa famille avaient quitté Paris la veille pour le Canada où ils passent une semaine de vacances. Avec le décalage horaire, lorsque l'ancien président a reçu ce coup de téléphone, il était 1h30 du matin de l'autre côté de l'Atlantique.

Magistrats et policiers sont ensuite allés perquisitionner les nouveaux locaux de Nicolas Sarkozy mis à sa disposition en tant qu'ancien chef de l'Etat, situés 27, rue de Miromesnil, à deux pas de l'Elysée.

Puis direction le cabinet du notaire qui avait en dépôt l'agenda de Nicolas Sarkozy pour l'année 2007, dont une copie a déjà été envoyée au juge bordelais il y a deux semaines. C'est le seul document qu'aurait saisi Jean-Michel Gentil au cours de cette triple perquisition.

Le juge s'intéresse particulièrement à deux retraits de 400 000 euros chacun sur les comptes de Liliane Bettencourt, effectués en février et avril 2007, et qui auraient pu alimenter un éventuel financement illicite de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Pour le moment, pas de preuves, mais plutôt des indices avec les déclarations troublantes du personnel de maison évoquant un ballet d'hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy, au domicile des milliardaires, venus à cette époque selon les rumeurs, recevoir de grosses enveloppes de cash.

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