Affaire Bettencourt : la «piste Sarkozy» semble se resserrer

L'affaire Bettencourt se rapproche de plus en plus d'un certain Nicolas Sarkozy. Du moins pour ce qui est de l'enquête judiciaire ouverte pour « abus de faiblesse » et « abus de confiance », sur un possible financement illégal de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007 par la richissime héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, et par son mari alors encore en vie. Nos confrères du journal Le Monde ont eu accès à des procès-verbaux de l'instruction qui montrent clairement que la « piste Sarkozy » est de plus en plus sérieuse et étayée. 

L'enquête du juge Gentil est entrée dans une phase de plus en plus délicate pour l'ancien président de la République. Selon Le Monde, le magistrat a en effet peu ou prou reconstitué le parcours d'au moins 150 000 euros retirés en espèces des comptes de la milliardaire, début 2007. 150 000 euros qui auraient alimenté l'UMP et la campagne électorale de son candidat à la présidence.

Une présomption alimentée par des témoignages et un calendrier qui peu à peu dessinent le circuit possiblement emprunté par cet argent liquide, qu'il vienne de France ou de comptes non déclarés en Suisse.

Patrick de Maistre, alors gestionnaire de la fortune personnelle des Bettencourt, après remise directe d'enveloppe ou transfert, a rencontré Eric Woerth, à l'époque trésorier de l'UMP. L'ex-ministre, mis en examen, nie avoir reçu le moindre euro. De Maistre, lui aussi poursuivi et incarcéré, reconnaît les retraits mais dit avoir remis l'argent à Liliane Bettencourt et affirme ignorer leur destination.

L'instruction s'intéresse aussi à des visites personnelles et discrètes de Nicolas Sarkozy dont une entre les deux tours de la présidentielle, quelques jours seulement après le décaissement inexpliqué de 400 000 euros par les Bettencourt.

Nicolas Sarkozy dont la convocation, par le juge bordelais, semble de plus en plus probable, pourrait être auditionné, voire mis en examen. Une convocation qui peut intervenir dès le 16 juin, soit au lendemain de l'immunité pénale de l'ancien chef de l'Etat.

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