Crash du vol Rio-Paris : défaillances techniques et erreurs humaines

En France, la publication du rapport du BEA était attendue depuis près de trois ans. Le Bureau enquêtes et analyses chargé des investigations en matière de sécurité aérienne et donc chargé de déterminer les causes du crash de l'Airbus A330 de la compagnie Air France qui reliait Rio à Paris le 1er juin 2009, a donc publié son rapport ce jeudi 5 juillet. Un rapport qui pointe des déficiences techniques autant que des erreurs de pilotage qui ont mené à cette catastrophe qui a fait 228 morts.

Tout a commencé par le givrage des sondes Pitot, ces sondes qui donnent la vitesse et l'altitude. Elles ont donc fourni des données erronées, données qui ont automatiquement désenclenché le pilote automatique. S'engage un roulis de l'avion, qui penche légèrement d'un coté puis de l'autre. Jusqu'ici rien d'anormal, mais surtout rien de grave.

Les ennuis commencent lorsque les pilotes récupèrent le directeur de vol, cet outil qui leur conseille des trajectoires. Dans le cas présent, il suggère aux pilotes de cabrer légèrement l'avion, puis s'éteint à nouveau. Lorsqu'il se rallume, il continue de conseiller aux pilotes de tirer sur le manche, mais la situation dans le cockpit a drastiquement changé.

Les pilotes ne comprennent pas que l'appareil a déjà le nez très levé. Une position qui empêche le flux d'air sous les ailes, et fait perdre de l'altitude. C'est le décrochage.

A aucun moment les pilotes ne comprennent que l'avion tombe, ils n'ont aucune conscience de leur situation dans l'air. Et c'est le fait de suivre les instructions du directeur de vol, à défaut de savoir eux-mêmes quoi faire, qui s'avère fatal. Un manque de formation à ce genre de situations, un avion pas très lisible, et des pilotes surpris par la situation, voilà ce que raconte en somme le rapport du BEA.

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