Quatre ans après les faits, Daniel Bouton n’a toujours pas pardonné à Jérôme Kerviel d’avoir failli tué sa banque. A la barre, il étrille les thèses de la défense, celles du complot : la banque savait et laissait faire… Des thèses du même niveau, selon lui que la thèse du complot le 11-Septembre à New York : « Les bras m’en sont tombés quand j’ai vu la thèse du complot, dit Daniel Bouton, je n’ai pas compris. »
Jean Veil, avocat de la Société générale, renchérit : « Je crois que la théorie du complot a fait ‘plouf’ ; peut-être que la défense plaidera cela jeudi prochain mais ça me paraît extraordinairement difficile. Il me semble dans cette affaire que la défense se noie. » L’avocat de Jérôme Kerviel, David Koubbi, essaie bien de porter le fer mais à aucun moment ne parvient à mettre en difficulté l’ancien PDG.
Daniel Bouton manie lui aussi l’ironie : il faut rendre hommage, dit-il, aux talents de dissimulateur de Jérôme Kerviel. Seule concession faite à son ancien employé : il regrette de l’avoir traité en 2008 de « terroriste » et il est même prêt à lui présenter ses excuses si un jour il est blanchi, disant cela comme si cette probabilité était tout à fait impossible.