Ambiance électrique au procès de Jérôme Kerviel

L'audition d'un témoin, ce mercredi 20 juin, au procès en appel de Jérôme Kerviel a donné lieu à un violent échange entre la cour et l'avocat de l'ancien trader de la Société générale poursuivi pour une perte record début 2008. L'audience a même été brièvement suspendue.

Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre

Entre Mireille Filippini, la présidente de la cour d’appel, et David Koubbi, l’avocat de Jérôme Kerviel, c’est l’amour vache. Cela a commencé par de banales différends de procédure, David Koubbi répétant sans cesse « je connais mon droit » et la présidente lui rétorquant « vous n’allez pas m’apprendre mon métier ».

Et au fil des débats, ces rapports se sont envenimés. David Koubbi défend la thèse du complot et il soupçonne la cour d’être très tolérante avec la Société générale. Alors l’avocat des stars s’énerve et il s’énerve vite.

Par exemple comme aujourd’hui : dès qu’un témoin, employé de la Société générale, soutient que personne ne voyait ce que faisait Jérôme Kerviel, l’avocat ne peut s’empêcher de travestir ses paroles pour leur donner un autre sens. Et cela a le don d’exaspérer la présidente qui lui dit sèchement : « Maître, le témoin dit ce qu’il veut. Vous n’avez pas à l'agresser, la cour est suffisamment grande pour savoir ce qu’il en est. » Réponse de Koubbi : « Ça faisait longtemps que vous ne m’aviez pas engueulé, madame la présidente ! »

Lorsqu’elle estime que les questions sont trop longues, Mireille Filippini lance : « Maître, la cour s’en fiche éperdument !  Ne nous énervez pas ! » David Koubbi, rouge écarlate : « Je suis très détendu. Arrêtez d’enfumer ! » Une suspension d’audience est alors décrétée pour calmer les esprits. Pas sûr que ces rapports délétères servent les intérêts de Jérôme Kerviel.

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