Pas un mot sur la politique du moment, à savoir le tweet de la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, vantant les mérites du dissident socialiste adversaire de Ségolène Royal à La Rochelle. A la tribune du Zénith de Paris, Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry se sont succédés pour leur troisième meeting commun des législatives en se concentrant sur la droite qu'ils veulent battre le 17 juin. Ils ont choisi un angle d'attaque précis : l'indignité de la stratégie du « ni-ni » - ni Front national, ni front républicain - prônée par l'UMP.
Un « ni-ni » réinterprété par Martine Aubry en « ni projet, ni valeur ». « En préférant le court terme de ses calculs électoraux au long terme de ses idéaux, en disant 'ni front républicain, ni Front national', l'UMP, je vous le dis, ne récoltera dimanche prochain que 'et-et' : et la défaite et le déshonneur », a prédit la première secrétaire.
La droite sacrifie ses valeurs sur l'autel de la pêche aux voix, dénonce aussi Jean-Marc Ayrault. « Cette politique de tartuffes et d'hypocrites, ce refus de choisir, malgré quelques voix isolées et vite étouffées, c'est une faute grave. Elle témoigne de la dérive de l'UMP vers des positions et des alliances de plus en plus extrémistes », a clamé le Premier ministre.
A quelques jours d'un second tour crucial, Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault ont accordé leur violon pour repolitiser le débat.