A quelques jours du second tour des législatives, le tweet de soutien de Valérie Trierweler -« Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé »- au dissident socialiste opposé à Ségolène Royal, l’ancienne compagne du président François Hollande, a provoqué une tempête médiatico-politique.
A droite, le ton est plutôt à la dérision et à l’ironie. « Vous regrettez Nicolas Sarkozy, vous regretterez Carla aussi », a tweeté Nadine Morano. « Désormais, c’est Dallas à l’Elysée », a renchéri le conseiller régional de l’UMP Geoffroy Didier. « Les socialistes ont au moins une vertu, ils nous font beaucoup rire », souligne le député UMP Eric Ciotti, avant d’ajouter : « cette affaire ridiculise notre pays, ridiculise le chef de l’Etat (…) on est dans une situation ubuesque, ridicule, qui affaiblit la fonction suprême ».
Le chef de l’UMP Jean-François Copé, affiche lui, un embarras feint : « je suis très mal à l’aise pour commenter cette affaire qui est d’une incroyable légèreté. Je me mets à la place des Français qui doivent être effarés ». « Où sommes-nous ? Vaudeville ? Théâtre de boulevard ? Retour de la cour avec intrigues ? », s’est interrogé Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine, mardi soir dans Mardi Politique sur RFI.
Un tweet « symbolique » pour les observateurs de la vie politique
S’il fournit des munitions à la droite face à une gauche en passe de l’emporter dimanche prochain, ce tweet relève plus du vaudeville et ne devrait pas avoir un impact politique, estiment les analystes. Pour eux, difficile de le comparer aux propos de Jean-Louis Borloo évoquant entre les deux tours des législatives de 2007 une « TVA sociale » dont la perspective a fait perdre des sièges à l’UMP. « C’est un tweet symbolique, ça ne touche pas les gens personnellement », analyse le directeur d’Ipsos Jean-François Doridot, selon qui ce gazouillis ne devrait pas nuire à François Hollande.
Cependant du côté de l’Elysée et de Matignon, l’embarras et la consternation ont prédominé. Au Parti socialiste, les ténors se sont évertués à minimiser l’affaire. Même si Delphine Batho souligne que Valérie Trierweiler était « une femme indépendante, sa parole n’est pas celle d’une responsable politique », d’autres comme Claude Bartolone qualifie ce tweet de « faute ». De son côté Jean-Louis Bianco, député socialiste des Alpes-de-Haute-Provence et proche de Ségolène Royal a été plus virulent : « de quoi se mêle Valérie Trierweiler (…) ? Nous ne l’avons pas élue. Nous avons élu François Hollande », s’est-il insurgé. Un avis partagé par Daniel Cohn-Bendit qui a pour sa part jugé « indécente » cette « intrusion » dans la bataille pour la circonscription de La Rochelle.
Cet épisode constitue le premier accroc notable au quinquennat « normal » de François Hollande et pose également la question du rôle en politique et du statut de la première dame. Il faut clarifier cette « confusion » entourant son statut, estime Nathalie Kosciusko Morizet : « On ne sait pas si Valérie Trierweiler s’exprime comme compagne du président de la République, comme militante socialiste ou comme journaliste engagée », note l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy.