Législatives françaises : face aux duels gauche-FN, l'UMP choisit de ne pas choisir

Le PS et ses alliés sont arrivés en tête du premier tour des élections législatives devant l’UMP qui a limité la casse et le Front national qui se maintient dans 61 circonscriptions. Un scrutin marqué par une abstention record sous la Vème République, qui renforce ainsi le poids des deux grands partis. L’UMP s’est réunie cette après-midi. Le bureau politique extraordinaire a dessiné la stratégie face au FN. Ce sera sans surprise le « ni-ni ».

Le PS et ses alliés totalisent 46,77% des voix au premier tour des législatives contre 34,07% des voix pour la droite et 13,6% pour le FN. L’abstention qui a atteint un niveau record pour ce type de scrutin fait tout de même les affaires de l’UMP qui voit ainsi le nombre de triangulaires face au FN moins important que prévu.

Quelle va être la stratégie de l’UMP face au Front national ? Hier soir, dimanche 10 juin, Jean-François Copé a été clair : « pas d’alliance avec le Front national ». L’ancien ministre de l’Agriculture était sur la même ligne : « ni accord, ni discussion, ni entente » avec le FN au second tour des législatives. Bruno Le Maire a même rejeté les possibilités de désistement de candidats UMP en faveur des socialistes pour un front républicain face aux frontistes.

Nadine Morano, elle, a moins de scrupules. Devancée par le socialiste (39,29%), l’ancienne ministre (34,33%) est en ballotage favorable en Meurthe-et-Moselle. Et même si le candidat FN (16,45%) n’est pas qualifié pour le second tour, elle n’a pas hésité à en appeler à ses électeurs pour qu’ils se retrouvent sur sa candidature le 17 juin prochain. « Je n’ai aucun état d’âme » a-t-elle déclaré.

La stratégie de l’UMP : le « ni-ni »

Alors que l’UMP comptait 305 députés dans l’assemblée sortante, elle devrait perdre entre 50 et 100 sièges en n’envoyant au palais Bourbon qu’entre 210 et 270 députés, alliés inclus. « Les jeux ne sont pas faits », a martelé Jean-François Copé. Cette après-midi, il a donc convoqué un bureau politique extraordinaire pour débattre de la position à adopter. C’est le « ni-ni » (ni Front national, ni front républicain) qui l’a emporté dans les duels gauche-FN. Une ligne déjà adoptée par Nicolas Sarkozy il y a un an aux cantonales mais dont s’était affranchi le Premier ministre d’alors, François Fillon, en appelant « à voter contre le FN ». Plusieurs ex-ministres ont déjà fait savoir avant les élections que, face à cette alternative, ils voteraient pour la gauche.

Selon un sondage IPSOS/Logica Business Consulting, 2 électeurs de l’UMP sur 3 sont pour un accord de désistement mutuel entre un candidat de droite et un du FN quand il s’agit de battre un candidat de gauche.

La position du Front national

Au Front national, on savoure la bonne tenue des candidats au premier tour de ces législatives. Marine Le Pen a annoncé ce matin à Hénin-Beaumont que ses candidats se maintiendraient dans la totalité des 61 circonscriptions où son parti a accès au second tour. En revanche, la présidente du FN a indiqué que son parti pourrait, là où il est absent, soutenir dans certains cas des candidats de l’UMP ou du PS.

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