Début 2007, Jérôme Kerviel mise tout sur la crise des subprimes. Il est persuadé qu’elle va contaminer les marchés, alors il spécule à la baisse pour un premier montant record de 5,6 milliards d’euros. Mais la Bourse ne baisse pas et ses pertes se creusent, passant à 87 millions d’euros à la fin janvier 2007.
« Ça ne vous inquiète pas ? », lui demande la présidente de la Cour d'appel de Paris. « J’étais confiant, répond Kerviel. J’ai gardé mes positions. De toutes façons, quand on vous fixe des objectifs irréalisables, on est bien obligé de faire ce que j’ai fait ».
Jérôme Kerviel a couvert de manière fictive ses positions risquées pour ne pas alerter les contrôleurs de la banque, qui n’ont rien soupçonné.
Mais Kerviel l’affirme, ses supérieurs, des traders chevronnés, savaient ce qu’il faisait. « Je n’ai fait que préserver grossièrement les apparences comptables, dit-il. C’est cosmétique ».
« Tout le monde masquait cinq milliards d’euros », relève alors la présidente, avant de mettre Jérôme Kerviel face à ses propres contradictions. « Vous masquez vos positions pour éviter les contrôles et vous soutenez que tout le monde savait ». Et la magistrate de conclure : « Si ça avait été le cas, Monsieur Kerviel, vos supérieurs vous auraient arrêté ».