France: Jérôme Kerviel nie toute sa responsabilité au premier jour de son procès en appel

Dès l'ouverture de son procès en appel, ce lundi 4 juin 2012, l'ancien trader de la Société Générale a nié sa responsabilité : « Je considère que je ne suis pas responsable de cette perte et des faits qui me sont reprochés. J'ai toujours agi en connaissance de cause de ma hiérarchie », a-t-il déclaré à la Cour. Jérôme Kerviel est poursuivi pour une perte record de près de 5 milliards d'euros qu'il avait provoquée en 2008. Il avait été condamné en 2010 à cinq ans de prison et à des dommages et intérêts colossaux. Ce lundi, il est apparu déjà fragilisé.

Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre

Alors que son procès vient tout juste de débuter, Jérôme Kerviel apparaît déjà bien isolé. Il est seul lorsqu'il explique qu'il avait signé mais n'avait pas lu le code de déontologie de la banque et encore seul pour marteler que sa hiérarchie savait, mais laissait faire.

David Koubbi, son avocat, affirme que les jeux ne sont pas faits pour autant, il promet des révélations, des témoignages de dernière minute et soutient que les aveux de Jérôme Kerviel, enregistrés par ses chefs, ont été tronqués : « Souvenez-vous du scellé que tous mes prédécesseurs ont essayé d'obtenir. Lorsque notre cabinet l'a obtenu, nous nous sommes rendus compte qu'il manquait un certain nombre d'heures dans ces enregistrements. Ces enregistrements qui sont quand même censés recueillir les aveux de Monsieur Jérôme Kerviel, ce scellé a été manipulé. »

Du côté de la Société Générale, on se veut serein. Pour Me Jean Veil, la condamnation du trader est déjà acquise : « Il n'y a aucune preuve qui a disparu et les seuls éléments nouveaux qui ont été apportés par Monsieur Jérôme Kerviel sont des témoins anonymes qui refusent de donner leurs noms pour dire des choses qui ne tiennent par debout. »

Jérôme Kerviel, fragilisé dès le premier jour, risque d'avoir du mal à imposer sa ligne de défense : convaincre la Cour qu'il est la véritable victime de l'affaire Société Générale.

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