Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Alors que son procès vient tout juste de débuter, Jérôme Kerviel apparaît déjà bien isolé. Il est seul lorsqu'il explique qu'il avait signé mais n'avait pas lu le code de déontologie de la banque et encore seul pour marteler que sa hiérarchie savait, mais laissait faire.
David Koubbi, son avocat, affirme que les jeux ne sont pas faits pour autant, il promet des révélations, des témoignages de dernière minute et soutient que les aveux de Jérôme Kerviel, enregistrés par ses chefs, ont été tronqués : « Souvenez-vous du scellé que tous mes prédécesseurs ont essayé d'obtenir. Lorsque notre cabinet l'a obtenu, nous nous sommes rendus compte qu'il manquait un certain nombre d'heures dans ces enregistrements. Ces enregistrements qui sont quand même censés recueillir les aveux de Monsieur Jérôme Kerviel, ce scellé a été manipulé. »
Du côté de la Société Générale, on se veut serein. Pour Me Jean Veil, la condamnation du trader est déjà acquise : « Il n'y a aucune preuve qui a disparu et les seuls éléments nouveaux qui ont été apportés par Monsieur Jérôme Kerviel sont des témoins anonymes qui refusent de donner leurs noms pour dire des choses qui ne tiennent par debout. »
Jérôme Kerviel, fragilisé dès le premier jour, risque d'avoir du mal à imposer sa ligne de défense : convaincre la Cour qu'il est la véritable victime de l'affaire Société Générale.