Devant la cour d'appel, Jérôme Kerviel joue son va-tout. Alors il a changé d'avocat et de stratégie. Exit le célèbre et très sérieux cabinet Metzner, trop mesuré à ses yeux, il a préféré confier ses intérêts à David Koubbi, le médiatique avocat du docteur Delajoux et de Tristane Banon.
Celui-ci n'a pas attendu l'ouverture du procès pour passer à l'offensive. En mai, il a déposé deux plaintes contre la Société Générale. La première pour escroquerie au jugement. Il reproche à la banque d'avoir omis de dire au juge qu'elle avait récupéré, grâce à un mécanisme fiscal, une partie des cinq milliards d'euros qu'elle dit avoir perdus. Dans la seconde plainte, l'avocat évoque des enregistrements sauvages réalisés à l'insu de Jérôme Kerviel en janvier 2008. Il avance que ces bandes, qui contiennent les aveux de Kerviel à ses supérieurs, ont été trafiquées et qu'il manque plusieurs heures de conversation.
Jérôme Kerviel et son nouvel avocat choisissent donc d'inverser les rôles. Ils veulent faire le procès de la Société Générale. Une stratégie à haut risque. Car si elle échoue, Jérôme Kerviel pourrait écoper de la même peine qu'en première instance : trois ans de prison ferme et cinq milliards d'euros de dommages et intérêts. Autant dire la perpétuité, ou presque.