Quelque chose a changé depuis le 6 mai dans les réunions de Marine Le Pen. Bien sûr, la patronne du Front y fustige toujours en bloc ses adversaires de l’UMPS, mais à tout seigneur tout honneur, Nicolas Sarkozy battu, c’est à la gauche et à François Hollande qu’elle réserve ses premières flèches : « Rien ne changera pendant ce quinquennat ! L’enfumage c’est maintenant ! L’échec c’est maintenant ! Le changement ce sera encore pour plus tard ! ».
Pour Marine Le Pen, il faut donc une opposition à la gauche, mais pas l’UMP : « L’UMP n’est plus qu’un reflet pâlichon de celui auquel il fait semblant de s’opposer ! Aujourd’hui, il n’y a plus rien ! Plus rien que le néant d’un champ de ruines ! »
La vraie opposition, pour elle, ce sont les députés qu’elle propose aux Français, qui seront forcément meilleurs que les autres : « Un député du Rassemblement bleu Marine aura forcément plus de voix et d’écho que les autres ! Un député du Rassemblement bleu Marine fera connaître haut et fort la vérité ! Il dira tout haut dans l’hémicycle ce que les Français n’osent plus dire, mais pensent si fort ! ».
Elle ne se fixe pas d’objectif chiffré. Ce qui est quantifiable, en revanche, c’est la durée de ses discours. Trois quarts d’heure à peine pour cette unique réunion avant les législatives, contre plus d’une heure pour la présidentielle. Sans doute, la fatigue, après plus d’un an de campagne.