Air France-KLM : les actionnaires se prononcent contre la prime de 400 000 euros versée à leur ancien dirigeant

L'assemblée générale d'Air France-KLM de ce jeudi 31 mai a été houleuse. Les actionnaires devaient se prononcer sur le versement de la prime de 400 000 euros versée à Pierre-Henri Gourgeon, l'ancien dirigeant d'Air France-KLM.

C'est sans surprise que les actionnaires ont voté à 79% contre l'attribution de cette prime. Les petits porteurs ont suivi l'Etat, qui est actionnaire à 15% du capital de la compagnie. Le ministre des Finances Pierre Moscovici et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avaient prévenu que l'Etat voterait contre. En échange de cette prime de 400 000 euros, Pierre-Henri Gourgeon s'est engagé à ne pas travailler pour la concurrence pendant les trois prochaines années. Pas possible pour les actionnaires, alors que la santé financière du groupe est en berne et que la direction demande aux salariés de faire des efforts supplémentaires. Parmi les participants à l'assemblée générale il y avait de nombreux salariés de la compagnie aérienne, qui ont par des sifflements manifesté leur mécontentement.

Jean-Cyril Spinetta, l'actuel président du groupe, a bien tenté de justifier cette prime en argumentant qu'elle était tout à fait légale et même qu'elle protégeait le groupe d'éventuelles fuites d'informations vers la concurrence. Ce qui lui a valu une salve de sifflements, le PDG s'est même fait hué à plusieurs reprises par l'assemblée, choquée par de tels propos, comme Jacques, actionnaire qui note que c'est la première fois qu'une résolution est rejetée : « Gourgeon aurait pu partir comme ça, affirme-t-il, il n’allait pas vendre d’éventuels secrets qu'il avait des dossiers d'Air France. A qui que ce soit. Ce n’est pas très élégant. Je ne sais pas comment ca va se passer ensuite puisqu’il a déjà touché cette prime. Je ne sais pas s’il va la rendre. S’il est un homme, oui, il va la rendre dès demain. On a voter contre mais on ne sait pas ce qui va se passer après ».

Le fait de demander l'avis aux actionnaires est uniquement consultatif, et en cas de refus rien n'oblige Pierre-Henri Gourgeon à renoncer à sa prime. Les 400 000 euros sont déjà sur son compte depuis octobre dernier. Versés au moment de son départ, il n'est pas obligé de les restituer.
 

Partager :