La gauche veut confirmer, la droite espère limiter les dégâts

Ce sont 6541 candidats, dont 40% de femmes qui mènent bataille pour les élections législatives des 10 et 17 juin 2012. Il y aura en moyenne 11 candidats dans chacune des 577 circonscriptions. A droite comme à gauche, les candidats s’activent. Des ministres de gauche mais également des personnalités de droite sont menacés alors que le Front national de Marine Le Pen se tient en embuscade. Quels sont les enjeux pour le PS, l’UMP et le Front national ?

Jean-Marc Ayrault et 23 de ses ministres sont entrés en campagne avec un seul objectif : assurer à François Hollande la majorité absolue aux élections législatives de juin. Un pari qui s’avère périlleux pour certains prétendants et certains sortants.

Et pourtant, si le gouvernement réussit à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, les socialistes auraient ainsi des pouvoirs inédits : exécutif et législatif. Depuis les élections municipales de 2008, la gauche a en effet graduellement conquis les principaux leviers du pouvoir de la République, excepté le Conseil constitutionnel.

La gauche dirige actuellement : 183 villes de plus de 30 000 habitants mais aussi 21 des 22 régions métropolitaines et 61 présidences de conseil généraux sur 101 ; elle possède la majorité au Sénat qui a basculé en septembre dernier. Sans compter la victoire de François Hollande, le 6 mai dernier, à la présidentielle avec 51,56% des suffrages exprimés.

Si la majorité présidentielle obtient 289 sièges de députés, elle aura ainsi les mains libres au moins jusqu’aux prochaines échéances électorales de 2014, pour mener les réformes promises par le chef de l’Etat. D’après différents sondages, parus cette semaine, une majorité de Français souhaite la victoire de la gauche à plus de 55%.

La droite espère une cohabitation

Autre scénario envisageable : une majorité relative pour le Parti socialiste. Et là, le gouvernement devrait composer avec ses alliés d’Europe Ecologie-les Verts, le Parti radical et le Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement. Le PS ayant conclu bien avant la présidentielle des accords avec ces trois partis. Cette situation serait plus délicate pour le gouvernement qui devra ainsi composer avec des alliés, surtout les Verts, parfois turbulents.

La droite, elle, espère inverser la tendance et pousser le PS à la défaite. Une défaite qui aboutirait à une cohabitation. A l’UMP, on a fait les comptes : il suffirait de faire basculer une quarantaine de sièges pour créer la surprise. Et le redécoupage électoral réalisé par Alain Marleix, sous la présidence Sarkozy, pourrait faire gagner quelques sièges à la droite. Si cela s’avère, cette situation serait inédite depuis l’instauration du quinquennat en 2002 et aurait sans aucun doute comme résultat une crise des institutions.

Le Front national veut jouer les arbitres

Transformer l’essai aux législatives après le bon score de Marine Le Pen à la présidentielle, tel est le souhait du FN. Mais pour le « Rassemblement bleu Marine », il faudra sauter deux obstacles de taille : atteindre le second tour, soit obtenir plus de 12,5% des électeurs inscrits. Cela serait possible dans près de 352 circonscriptions (si l’on se réfère aux résultats de la présidentielle), mais compte tenu d’une faible participation traditionnellement observée pour ce scrutin, le Front national n'est assuré de se maintenir que dans une soixantaine d’entre elles.

Autre obstacle : la notoriété des candidats frontistes. Seuls quelques-uns d’entre eux comme Marine Le Pen, Bruno Gollnisch ou encore Louis Aliot et Gilbert Collard sont connus du grand public. L’extrême-droite, même si elle n’arrive pas à obtenir de député, compte bien mettre des bâtons dans les roues de l’UMP.

D’après l'institut de sondages Ipsos, la gauche parlementaire serait en tête du premier tour des élections législatives avec un score de 45% contre 35% pour l’UMP et ses alliés. Mêmes tendances pour l'Ifop 44,5% pour la gauche, 33,5% pour la droite parlementaire et 15,5% pour le Front national.

Partager :