Six Somaliens sur le banc des accusés pour l'ouverture du procès du Ponant

Le procès du Ponant s'ouvre ce mardi 22 mai devant les assises de Paris. Le Ponant est un voilier français appartenant à la compagnie CMA-CGM qui avait été détourné au large de la Somalie en avril 2008. Six Somaliens sont dans le box des accusés, poursuivis pour avoir pris en otage l'équipage du voilier. Ils risquent la prison à vie. Après le détournement du voilier le Carré d'As, jugé cet hiver à Paris, il s'agit du deuxième procès pour piraterie en France depuis le XVIIIème siècle.

Les accusés, âgés de 25 à 50 ans, sont poursuivis pour enlèvement et séquestration ainsi que pour vol en bande organisée, des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité. Seul un accusé reconnaît être un pirate. Les autres soutiennent n'avoir jamais mis les pieds sur le voilier. En avril 2008, Le Ponant vogue avec ses 30 membres d'équipage vers le Yémen où il doit embarquer des passagers. Mais, au large du Puntland, il est abordé par des Somaliens lourdement armés. Un important dispositif militaire français est alors déployé. Pour libérer l'équipage, une rançon de deux millions de dollars est versée par l'armateur français, puis les forces françaises prennent en chasse les fuyards. Sur le territoire somalien, les militaires interceptent un 4x4 et ses six occupants.

Cédric Alépée, avocat d'un des accusés, défend le chauffeur, qui, s'apprête-t-il à plaider, n'a rien à voir avec la piraterie. « Il a été pris dans cette affaire, dit-il, parce qu'on lui a proposé de faire une course. Il a accepté de prendre des gens dans son taxi et voilà, il a été interpellé une demi-heure après avoir démarré son véhicule ».

De son côté, Michel Quimbert défend l'équipage français du Ponant : « Je pense que les preuves réunies sont surabondantes, suffisantes, et qu'il n'y a aucun doute sur le fait que les personnes jugées sont des personnes qui étaient participantes activement à la prise d'otages. Les pirates ont été interpellés avec un arsenal militaire. Ils avaient l'argent sur eux, ils nient l'évidence ».

Véritables pirates, seconds couteaux ou simples lampistes, les jurés ont un mois pour se forger une intime conviction. Verdict le 15 juin prochain.

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